Exposition VISAGES Eglise de Bans - Préface jpgp
Presse : publication du 14/09/2018
Description
Préface de jean-paul gavard-perret
Qu’ont de commun les crânes et visages de Josef Ciesla ? Ils deviennent le temps. Celui des sans-espoirs (ou si peu) que révulse une colère. Elle est aussi juste que déterminée par l’oppression qu’ils subissent. Et la pression et la modulation des matières (bronze, acier, terre, pierre, bois) par la sculpture, la rend presque humainement méconnaissable. Toutefois Josef Ciesla en change le destin. Ses mains n’égorgent jamais les êtres, et son rituel de création éclipse toute cruauté. L’artiste sort les têtes des cagoules de pénitent pour afficher leur douleur ou leur
hébétude face aux aliénations du réel, mais il dresse aussi une ultime surrection. Dès lors le crâne “boule bien ronde” selon Beckett, devient le lieu ouvert : l’oeil s’y faufile dans ce qui devient un fantastique jeu de miroir et de méditation. De telles oeuvres disent nos secrets, ce qui arrive et nous renverse. Le coeur ne bat plus dans la poitrine mais en tempête sous ces crânes.
jean-paul gavard-perret