Dans le film Le Noir et le Bleu mis en ligne en février 2021, j’évoque La Cité engloutie… Que recouvre cette appellation ?

Un déversement de dessins, la plupart nés en 1967, du temps où j’étais contremaître dans une Maison villeurbannaise, entreprise réputée pour ses fabrications textiles, tulle, dentelle, lycra… Le fonctionnement en continu des métiers à tisser, 24 h. sur 24 ; l’obligation de pointer pour honorer mon contrat horaire, ont fait que sauf interventions ponctuelles ordinaires ou extra-ordinaires, mes passages à l’usine pouvaient se situer dans la matinée, le soir, le jour comme la nuit, pourvu que les 9 heures soient accomplies.

3 ateliers, 52 personnes étaient sous ma responsabilité.

Quand tout allait sans problème, dans mon petit bureau de surveillance, j’ouvrais le tiroir à double fond que je m’étais agencé et en tirais le support papier ou cartonné qui allait porter l’esquisse d’un dessin qui avait pris germe dans mon esprit alors que je divaguais suite à une lecture, à une rencontre, à mon égarement en campagne, au bord de l’eau, en forêt, en site familier ou inconnu…

C’est ainsi que ma Cité engloutie a vu le jour. Environ 200 relatives miniatures.
Ces projections de mes fantasmes allaient être le vivier dans lequel j’allais puiser quelques années plus tard, en le revisitant, pour concevoir sculptures murales, volumes, peintures ou créations textile.

En mai 1968 j’enfourchais le statut d’artiste à part entière.

Lorsqu’en 1970 j’ai reçu ma première commande publique pour le Conseil Général du Rhône, je n’étais pas dépourvu d’idées préparatoires.

Josef Ciesla